Sous-marin Saphir S602

Sous-marin Saphir S602

Les sous-marins Saphir

Le S602 (Q266) est le 4ème sous-marin a porter le nom de "Saphir" bien qu'à l'origine il devait s'appeler "Bretagne".  A l'heure actuelle des éléments à bord datant de la construction, portent encore ce nom de baptême : les berceaux des TA, la tape de visite de la citerne en Tranche A et d'autres...

 

Trois autres sous-marins "Saphir" ont précédé le S602 dans les conflits mondiaux WW1 et WW2.

 

Avant l'arrivée des sous-marins dans notre Marine, une canonnière a porté de nom de Saphir.

 

Canonnière Saphir

 

Construite à Nantes en 1885 dans les chantiers Dubigeon, elle est mise en service en 1886. Elle est affectée en Guinée et au Gabon. Annexe de la frégate Alceste en 1887 puis de La Minerve en 1890, elle devient celle de la Cigogne en 1896. La canonnière finira sa carrière comme stationnaire sur la rivière Muny au Gabon. La Saphir sera désarmée le 10 mai 1897.

 

Déplacement : 21 tonnes

Longueur       : 15.10m

Mtre bau        : 3,30m

TE                  : 0,80m

PW                 : 36 CV

Equipage        : 13 hommes

Armement      : 2 canons révolvers de 37 mm

 

 

Pendant le premier conflit mondial, du 30 Novembre 1917 au 14 Décembre 1918, la Royale a réquisitionné un navire  charbonnier dont le nom était ...Saphir.

 

 

Les sous-marins SAPHIR

 

 

Le Q44 

 

Q44 -Sous-marin_Saphir_-_Toulon1

 

Le Q44 est un sous-marin de la classe Emeraude de 400 tonnes et immersion maxi 40 m.

Lancé en 1908 à La Seyne sur mer, son port d'attache sera Toulon.

 

received_592254081680105           

Photo Eric Gragnic - collection privée -  ruban  du  Q44 période 1908 - 1915- le QM est un sous-marinier du Nautilus (1926 environ)

 

Selon le témoignage de François Gutton,  QM mécanicien du Q44

 

"En Janvier 1915, le Saphir est affecté aux Dardanelles en remplacement  d'un vieux sous-marin à vapeur .

Le Saphir se dirige d'abord vers Malte pour recevoir les ordres de l'amiral De La Peyre, commandant en chef de la mer de Marmara. Le Commandant Fournier, pacha du Saphir, ne devra durant son séjour dans cette zone qu'exécuter les ordres de cet amiral.

Le 09 Janvier 1915 le sous-marin arrive à Port Sigri (Grèce). En raison d'une très mauvaise météo, il est impossible au Cdt Fournier d'entrer en contact avec les amiraux Guepratte et Garden avant le premier jour qui lui est fixé, le 15 janvier, conformément aux ordres reçus par l'amiral De La Peyre.

Le 15 Janvier 1915, compte tenu des aléas, le Saphir appareille à 3h00 du matin et prend sa plongée devant Koum-Kaleh à 6h00. Le bateau fait route pour remonter les Dardanelles. Vers 7h30. Après un léger échouage, le Saphir plonge à 22 mètres pour franchir un barrage de mines. Lors de cette plongée, un rivet  de fixation de la boucle de relevage Tribord provoque une entrée d'eau. L'accès étant impossible, le commandant décide de procéder à cette réparation lors de l'arrivée en mer de Marmara.  Durant ce trajet les pompes d'assèchement ne cesseront de fonctionner pour évacuer l'eau des cales. 

En cours de navigation le compas gyroscopique se bloque. Le sous-marin tourne en rond dans un champ de mines. Quelques orins sont touchés mais grâce aux "gardes" installées, aucun incident n'est à déplorer même lorsque deux mines viennent en contact avec le bateau.  

 

 

Dardanelles_defences_1915

 

 

Toujours en plongée , le Saphir poursuit sa route et passe le barrage vers 11h30.

Vers 12h00, il est brusquement stoppé. Le courant l'a fait dériver et jeté contre la pointe de Nagara, à 18 miles de l'entrée de la mer de Marmara.

Afin de se remettre en route, le Cdt ordonne de chasser aux ballasts avant et "battre arrière toute".

Le sous-marin se déséchoue mais s'enfonce de l'arrière avec une assiette de 45 degrés. L'acide des accus étant déversés, l'air devient irrespirable. Le sous-marin touche le fond à 70 mètres provoquant de nombreuses fuites aux passages de coque et plusieurs court-circuits. Malgré les chasses aux ballasts le sous-marin ne remonte pas. Le Cdt décide de larguer les plombs de sécurité. Le bateau remonte en surface.

Le Saphir est aussitôt accueilli par les tirs des forts côtiers et de deux canonnières turques. 

Face à l'impossibilité de replonger, le Cdt décide de se diriger vers le milieu du détroit pour y couler le bateau. Le Cdt fait détruire tous les documents, remplir les ballasts et fait monter tout l'équipage sur le pont.

 

Le Saphir coulera le 15 janvier 1915 sous le feu de l'ennemi à 1500m de la côte devant Cannakale. Sur les 27 membres d'équipage, 13 auront pu rejoindre le rivage à la nage et  faits prisonniers par les turcs. Ils seront conduits  au général Liman Von Sanders et enfermés dans les camps Fium Kara Issar et Afion Kara Issar."

 

En avril 1918 six des sous-mariniers prisonniers tentent la belle à bord d'un pétrolier belge. Cette aventure est à retrouver dans "forum 14-18" Saphir - une odyssée de marins

 

téléchargement1

 

 

        Le CDHA - Centre de Documentation Historique sur l'Algérie a recueilli le témoignage d'Alexandre Cerda, membre de l'équipage fait prisonnier le 19 janvier 1915.                                     

   

     

Portrait :  François Colleau

 

COLLEAU FRANCOIS  F 11x15_99

                                                 François Colleau  - Mlt timonier

 

François Colleau est né à Lampaul-Plouarzel le 06 octobre 1869. Inscrit maritime au Conquet le 22 janvier 1907, il embarque à bord de "La Glaneuse" (1907/190/), du "Léon" (1908/1909), "La Glaneuse" (1909/1910) puis du vapeur "Gaulois" (1910/1912).

 

Il débute sa carrière dans la Marine  (matricule 1432) le 8 janvier 1912 au 2ème dépôt de Brest avant d'être embarqué sur le croiseur "Chateaurenaud" puis aux sous-marins à Bizerte en novembre 1912.

 

Il est embarqué comme matelot timonier à bord du Saphir lors de la perte du sous-marin en opérations aux Dardanelles, le 15 janvier 1915.

 

François Colleau fait partie des 27 membres d'équipage qui ont tenté de rejoindre la côte à la nage. Son corps est retrouvé sur la plage de Cannakale 3 jours après le naufrage.

 

En 1921 à bord du Waldeck Rousseau, le capitaine de frégate Willm, chef d'état major, écrit au maire de Lampaul-Plouarzel que la tombe de Colleau et d'autres sous-mariniers français sont situées et entretenues au cimetière Français de Dardanelles.

 

 

  

Le Q145

 

saphir Q145 maquette

                                                              photo de la maquette

 

Le Q145 est un sous marin mouilleur de mines de la classe "Saphir"  de 800 tonnes, immersion maxi 80m.

Lancé en 1928 à Toulon son port d'attache sera Toulon. Mis en service en septembre 1930 il sera affecté à la 5ème escadrille des sous-marins de 1932 à 1937 puis à la 20ème DSM en 1937 avant de rejoindre Cherbourg.

 

turquoise saphir narval requin_1931

              de gauche à droite : le Turquoise, le Saphir, le Narval, le Requin  en 1931 - photo musée de la Marine

 

 

saphir_au_bassin_1

          Le Q145 au bassin à Toulon

 

Il rejoint Bizerte en 1939, effectue un mouillage de mines devant Cagliari en mai 1940. Mis en gardiennage  à Bizerte en Septembre 1940, il sera saisi par les italiens  en décembre 1942 puis sabordé par les allemands à Naples le 15 septembre 1943.

 

 

Saphir S616 -   HMS Satyr P214   (P64)

HMS_Satyr

 

Particularité de ce sous-marin, il n'est pas français d'origine. Son nom de baptême est le HMS Satyr.

C'est un sous-marin anglais de la classe S de 800 tonnes construit à Greenock en 1942. Son immersion maxi est de 95m.

 

gettyimages-477617797-612x612

 

 

Basé en Ecosse son théâtre d'opération sera la mer du nord et une patrouille devant Lorient en Aout 1943.  Le HMS Satyr a coulé le "U987" en mer du Nord le 15 juin 1944 et un navire marchand norvégien en mars 1944. Il  sera désarmé en 1945.

 

En février 1952, il sera prêté à la France jusqu'en 1961 ou il portera le nom de Saphir- S616. Il sera  démantelé en 1962 à Charlestown en Ecosse.

 

Saphir002a_sortant_de_la_darse_

               le Saphir sortant de la darse - photo musée de la Marine

 

Certains membres de l'équipage étaient  encore parmi nous en 2022.

 

 

Le Q266 - S602

 

essais avec le n°                                  une des très rares photos avec le N° OTAN  sur le kiosque

 

Le Q266 est le 1er des Saphir a être à propulsion nucléaire. C'est le deuxième sous-marin de la classe Rubis de 2400 tonnes en surface. 

La construction a débuté en sept 1979 avec comme nom de baptême "Bretagne". ( le Rubis devait s'appeler Provence)

Lancé à Cherbourg en septembre 1981avec le nom de baptême Saphir, il rejoint Toulon en juin 1984. 

Le bateau a reçu le numéro OTAN "S602" peint sur le massif.  Cette identification est effacée à la fin des essais en 1984. 

 

Le Saphir est retiré du service actif  en début juillet 2019.

 

L'été 2021 la partie avant du Saphir Q266 a été découpée pour remplacer la partie avant du Perle endommagé pendant un incendie en 2020. à lire dans la rubrique "le bateau noir - Saphir-Perle Q899".

 

 

 



11/04/2020
10 Poster un commentaire