Sous-marin Saphir S602

Sous-marin Saphir S602

Le bateau


Le SNA SAPHIR - S602

Genèse du SNA Classe Rubis

 

Les Etats-Unis sont les pionniers dans le domaine du sous-marin à propulsion nucléaire puisque dès 1939 le professeur Ross Gunn soumet à l'US Navy un projet de sous-marin nucléaire. Il faut cependant attendre 1946 pour que le projet ne démarre réellement avec la mise en place à Oak Ridge d'une équipe de cinq officiers dirigée de fait par le capitaine de vaisseau Hyman Rickover.

 

Début 1949, Rickover décide de développer un réacteur à eau pressurisée (PWR). Le prototype  baptisé STR (Submarine Thermal Reactor) Mk1 est construit par Westinghouse et diverge en mars 1953. Son jumeau le Mk2 est installé à bord du sous-marin Nautilus, le premier sous-marin à propulsion nucléaire de l'histoire.

 

Inauguration-sous-marin-nucl-aire-USS-Nautilus-21-janvier-1954

                   Photo Francetvinfo

 

Le Nautilus (projet SCB64) financé au budget 1952 est mis sur cale aux chantiers Electric Boat de Groton dans le Connecticut le 14 juillet 1952. Lancé en janvier 1954, il est admis au service actif le 30 septembre 1954. La première sortie en mer a eu lieu le 17 janvier 1955 et le commandant envoie le message :"underway on nuclear power ".

 

Ce sous-marin pouvait mener des missions de combat mais il était évident que son rôle principal était l'expérimentation pour les futurs SSN (Strike Submarine Nuclear).

 

La Grande Bretagne et l'Union Soviétique ne tardent pas à suivre la voie américaine, la première bénéficiant de la "special relationship" pour obtenir en 1958 la possibilité de construire un SNA autour du réacteur S5W de la classe Skipjack, le HMS Dreadnought.

 

Im1961EnV211-p009b

 

 

L'Union Soviétique lance, en 1958, la classe Novembre projet 627"kit" construite en quatorze exemplaires jusqu'en 1964. Ces sous-marins étaient si peu fiables qu'ils ont été baptisés "faiseurs de veuves" par les sous-mariniers soviétiques.

 

 

K3PLA

                  Le K3 - Leninsky Komsomol - 1er SNA soviétique

 

 

La France a également compris l'intérêt du sous-marin nucléaire d'attaque mais en choisissant la voie de l'indépendance, le développement de la première classe de SNA française allait être particulièrement longue. Cela explique pourquoi les premiers SNA Français sortent au moment ou les Etats-Unis et la Grande Bretagne mettent en service leur deuxième génération de SNA.

 

Le 2 janvier 1955, le Q244 est mis sur cale dans l'arsenal de Cherbourg. Censé être le premier SNA français (projet1), ce sous-marin ne sera jamais achevé car la France avait choisi le réacteur à uranium naturel ( le réacteur était plus gros que la coque censée l'abriter) et les travaux sont abandonnés en mars 1958.

 

Q244 -2

                                                                      Q244 - 

 

 

Le retour au pouvoir du Général de Gaulle provoqua l'impulsion décisive avec notamment la création au sein du Commissariat à l'Energie Atomique d'un département "propulsion nucléaire".

 

En dépit des discours sur "l'indépendance nationale" , les français n'hésitent pas à demander l'aide des américains. Est ce le fait de ne pas diffuser exagérément la technologie nucléaire ou de ne pas faire de cadeau à un allié jugé indocile mais les américains refusent de livrer un SNA ou un réacteur embarquable, cédant 440 kilos d'uranium enrichi en vue d'une utilisation dans un réacteur prototype à terre.

 

Le premier plan quinquennal (1959-1964) comprenait un SNLE, quatre SMD et des bateaux de surface.

 

En 1965, l'amiral Cabanier, CEMM, souhaite la construction de quatre SNA de 2900 tonnes, filant 30 noeuds et disposant de quatre tubes lance torpilles dont deux pouvant lancer le SM39 "exocet".

Le financement ne put être obtenu tout comme le budget nécessaire au renouvellement de la flotte SMD chargée d'entrainer les équipages des SNLE.

 

Un premier programme est bien lancé en 1968, le SNC68, avec huit sous-marins de 4200 tonnes. Jugé trop ambitieux, le programme est abandonné dès 1969.

 

En 1972, l'amiral de Joybert proposa au gouvernement un plan bleu qui prévoyait une flotte de cinq SNLE et vingt sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire et classique. Ce plan ne fut pas accepté par le président Pompidou.

 

C'est pourtant en 1972 que le programme SNA72, qui allait donner la naissance des classe Rubis, est lancé.

Cette série débute  sous le nom de classe SNA72 puis classe Provence avant d'être rebaptisée classe Rubis par Valérie Giscard d'Estaing.

 

La coque dérivée des Agosta fait des Rubis les plus petits SNA du monde. La difficulté technique a été d'intégrer un réacteur dans une coque d'Agosta. Cette prouesse technologique, si elle est remarquable du savoir faire de nos ingénieurs, n'est pas appréciée par l'équipage. Il y a plus de place dans un Narval que dans un SNA Rubis.  

 

 

Le SAPHIR

 

Le sous-marin nucléaire d'attaque Saphir est le 2ème des SNA de la classe Rubis. Il est le premier a avoir validé son système d'armes avant le Rubis.

 

Le Saphir devait s'appeler Bretagne. Ses frères le Provence pour le Rubis et Bourgogne pour l'Emeraude.  Ces SNA portent tous des noms de pierres précieuses à l'exception du 3ème qui porte le nom du Casabianca, un sous-marin de 1500 tonnes qui s'est échappé du sabordage de la flotte de Toulon et s'est distingué pendant la 2ème guerre mondiale.

En 2021, des éléments datant de la construction du Saphir sont toujours estampillés Bretagne.

 

Initialement, cette série devait compter 8 exemplaires. A cause des restrictions budgétaires, la construction des  sous-marins Turquoise et Diamant a été abandonnée en 1992. Les poupes des Rubis et Saphir ont été remplacées par celles des Diamant et Turquoise lors des modification "AMETYSTE". La partie centrale de la coque du Turquoise a servi à remplacer la tranche C (réacteur) du Redoutable.

 

 

La construction du Sous-marin Bretagne, rebaptisé Saphir, à débuté en septembre 1979 et la mise à l'eau a eu lieu en 1981.

 

Compte tenu du retard pris par le programme "Barracuda", le Saphir et ses frères ont été invités a jouer les prolongations au delà des 25 ans prévus.

 

 

caractéristiques : 

Equipage     : deux , le bleu et le rouge de 68 personnes ( avant refonte) 

longueur     : 73,60m

mtre bau     : 7,60m

tirant d'eau  : 6,40m

tirant d'air    : 8m hors aériens

tonnage        : 2670 tonnes en plongée - 2380 tonnes en surface

propulsion    : un réacteur à eau préssurisée, deux turbo-alternateurs et un moteur électrique de 9500 cv. En secours le bateau dispose d'un diesel de 650cv et un moteur électrique de secours de 500cv.

armement    : 4 tubes lance torpilles de 533mm pour lancer des torpilles F17 et des missiles SM39.

 

sna

 

En 1991 le Saphir a subit une modernisation appelée "amethyste" (amélioration tactique, hydrodynamique, silence, transmission, écoute). La queue d'un  SNA (ailerons et barres de direction et plongée)  est exposée sur le terre plein devant l'ESNA. 

 

proue du saphir

 

 

 

Rubis_class_submarine
Rubis_class_submarine-2

             forme après modification                                                forme initiale avant amethyste

 

 

 

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12/04/2020
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