Torpille F17 - RSA
Torpilles F17, c'est fini. Retrait du service actif.
Marine Nationale : Les sous-marins nucléaires d'attaque n'emportent plus de torpilles lourdes F17C.
Début Janvier 2024, dans le cadre de sa mise en condition opérationnelle, le SNA Améthyste a procédé au dernier tir d’une torpille lourde F17.2 au large de Toulon. Le Bâtiment de soutien et d’assistance affrété [BSAA] Pionnier avait été mobilisé à cette occasion.
« On a fait but ! »
Photo Marine Nationale
Peu rancunier, le Pionnier a ensuite tenu une nouvelle fois son rôle de repêcheur, en assurant la récupération de la torpille d’exercice pour permettre notamment l’analyse des paramètres enregistrés par cette dernière.
« Tube lance armes numéro 2 en tenue de repos »
Une page vient de se tourner pour l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque [ESNA].
« Les F17.2 ne seront désormais plus mises en œuvre sur SNA et laissent la place aux torpilles F21, qui seront à l’avenir mises en œuvre depuis tous les sous-marins », a en effet indiqué la Marine nationale, le 12 janvier 2024 .
Pour rappel,
Le remplacement de la F-17 fut lancé en 2008, dans le cadre du programme Artemis. Il y avait urgence car un rapport parlementaire publié en 2010 avait expliqué que son « obsolescence technique et opérationnelle serait atteinte en 2015 ».
Seulement, le programme Artemis, qui a depuis permis de mettre au point la torpille lourde F-21, a connu des débuts difficiles. Devant initialement être mené dans le cadre d’une coopération avec l’Italie, son schéma industriel dut être revu en cours de route. Finalement, Naval Group se rapprocha de l’allemand Atlas Elektronik [filiale de ThyssenKrupp Marine Systems], de Thales Underwater Systems [TUS] pour le guidage acoustique et d’Eurenco, pour la charge militaire.
Normalement, les premières torpilles F-21 auraient dû être livrées à la Marine nationale en 2016… Elles le furent avec trois ans de retard. En outre, leurs performances n’étaient visiblement pas conformes aux attentes. Du moins, c’est ce qu’expliqua Joël Barre, alors Délégué général pour l’armement, lors d’une audition parlementaire, en 2021.
« Nous achevons la mise au point de la première génération. Elle gagnera à obtenir de meilleurs résultats de tir. Des tirs sont prévus dans les semaines qui viennent dans le cadre de la campagne de préparation de mise en service du [SNA] Suffren. J’espère qu’ils seront de nature à répondre à ce besoin », avait-il déclaré. Et d’ajouter : « Nous avons décidé de refondre le tout en faisant de la torpille l’objet d’un programme incrémental » et « nous sommes en train d’en livrer au Suffren et aux SNA la première définition, dont la performance est dégradée ».
Les choses se sont-elles améliorées depuis? La Marine nationale le laisse entendre. « Les entraînements réguliers conduits depuis trois ans avec cette nouvelle arme [la F21] ont d’ores et déjà permis d’en éprouver les différentes capacités, qui offrent des performances au combat prometteuses », a-t-elle indiqué.
Les performances de la F-21 sont sans commune mesure avec celles de la F-17 Mod 2. Ayant quasiment la même apparence [533 mm de diamètre pour 6 mètres de longueur et deux jeux d’hélices], elle est contrôlée jusqu’à sa cible par le sous-marin grâce à une fibre optique. D’une portée de 27 nautiques [50 km] et pouvant atteindre la vitesse de 50 noeuds, elle est aussi dotée d’un système d’autoguidage acoustique, ce qui lui permet de détecter et de suivre un objectif de façon autonome ».
Photo Marine Nationale
« Dotée d’une très grande puissance de calcul qui lui confère des capacités exceptionnelles de traitement en temps réel, la torpille F21 bénéficie d’un système de mission avancé et d’une autonomie accrue. Ces caractéristiques techniques élargissent considérablement les possibilités d’emploi tactique avec une capacité de discrimination des cibles sans égal y compris dans des environnements très difficiles », résume Naval Group.
article d' "OPEX360 '"